PSI/ABMS, Sikècodji, sur le von de l’auto école du grand routier, vous connaissez?
Jeune professionnelle nouvellement graduée, j’ai la chance de participer à un stage Action Jeunesse du Club 2/3. L’objectif est de mettre sur pied une médiathèque dans une organisation locale, à Cotonou, capitale économie du Bénin. Première étape du projet ? Le contact même avec la culture béninoise, avec les réalités particulières de l’organisation partenaire et avec mes collègues béninois. Voici donc où j’en suis rendue après plus d’un mois de stage.
Se rendre au boulot à Cotonou
8 heures du matin dans la ville de Cotonou, au Bénin, en Afrique. Je cherche un taxi-moto pour me rendre au travail, moyen de transport le plus efficace de la ville, mais aussi très polluant, hélas…
J’appelle un taxi-moto : « Psiiiii ». Ici c’est ce que les gens font pour s’interpeller. Il y en a un qui arrête : « PSI/ABMS tu connais ? c’est à Sikècodji, sur le ‘von’ de l’auto école du grand routier ». Avec les taxi-moto, comme avec tout le reste, il faut toujours négocier : « Non non, 200 francs CFA c’est pas bon. 150 et j’embarque. »
Le boulot, Population Services International
Je suis en route vers PSI/ABMS, l’organisme partenaire où se déroule mon projet. L’ABMS (Association Béninoise pour le Marketing Social) est en fait l’organisation locale béninoise avec laquelle l’organisation PSI (Population Services International) c’est associée afin d’intervenir au Bénin. Cette collaboration très intime s’observe aussi par l’appellation combinée de PSI/ABMS utilisée pour désigner mon lieu de stage.
PSI, de manière générale, est une organisation internationale, basée à Washington D.C. Par le biais du marketing social, elle promeut des produits et services de santé, de même que des changements de comportements, afin de rendre plus saine la vie des populations pauvres et vulnérables. PSI réalise ainsi des programmes dans plus de 60 pays en développement et intervient notamment au niveau du VIH/SIDA, du paludisme, de la planification familiale, de la nutrition et de la survie de l’enfant.
PSI se démarque par l’importance qu’elle accorde à l’atteinte de résultats concrets et chiffrables, ce qui reflète quelque peu la vision néo-libérale mise de l’avant par l’organisation. À la manière d’une entreprise qui annonce ses résultats trimestriels à ses actionnaires, PSI dresse des bilans bien concrets de ses résultats et impacts. Les voici pour l’année 2006 : 140 000 décès d’enfants évités ; 34 millions d’épisodes de paludisme prévenus ; 250 000 cas d’infections du HIV évités de même que 6,7 millions de grossesses non désirées.
Le boulot à PSI/ABMS
Le bureau de PSI/ABMS a hérité de certaines caractéristiques de l’organisation américaine avec laquelle il est associé. Ici c’est l’horaire de travail nord-américain qui prévaut : arrivée au boulot à 8:30, sortie à 17 heures et aucune sieste de prévue. L’ambiance de travail, davantage occidentale, a sans doute beaucoup à voir avec l’importance du bureau PSI/ABMS : près d’une soixantaine d’employés, dont seulement une dizaine sont des femmes, occupent les 4 étages du bureau.
Tout ce personnel intervient dans l’un ou l’autre des domaines suivants : IST/VIH/SIDA, le paludisme, la planification familiale et les maladies diarrhéiques. Parmi tous les projets développés à PSI/ABMS, le magazine Amour et Vie, est à mon avis le plus novateur en terme de marketing social. Il s’agit d’un bulletin d’information, fait par et pour des adolescents, et dont l’objectif est de promouvoir des comportements sexuels responsables.
Et l’Afrique dans tout ça?
Malgré une façade davantage occidentale, la culture africaine des gens de PSI/ABMS est tout de même bien présente. L’arrivée au travail s’accompagne du plusieurs poignées de mains, avec les nombreuses salutations : « Bonjour. Bonjour. Ça va? Oui ça va. Et vous à la maison, ça va? Oui ça va. Et Caroline, ça va? Oui ça va. » Jamais de ma vie je n’aurai autant demandé aux gens si « ça va »!
L’heure du midi comporte aussi ses caractéristiques locales. Un « maquis » situé en face de PSI/ABMS tient lieu de cafétéria. Par maquis, il faut voir une femme installée devant chez elle, avec de la nourriture qu’elle prépare devant la porte du portail de la cour. Assis à la bonne franquette, dans la cour arrière, il est possible de manger béninois : fromage peuhl, poisson, riz et bananes frites sont mes mets de prédilection.
Enfin la dernière journée de la semaine est aussi un moment particulier. La plupart des gens profitent du vendredi pour porter des habits traditionnels, un peu comme nous qui profitons du vendredi pour porter un jeans et être plus décontracté. Hommes et femmes revêtent alors des habits aux multiples couleurs. Et s’il y a quelque chose qui caractérise l’Afrique ce sont bien ces couleurs que portent les gens et qui rendent le paysage si dynamique ! Voyez comment on se laisse prendre au jeu, même après seulement un mois et demi de stage (!):
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Les informations concernant PSI sont tirées du site officiel de l’organisation. Vous pouvez donc vous y rendre pour vous faire votre propre idée de l’organisation :


















































